La faim et les moyens
Nicolas Sarkozy ainsi que de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement se rendent aujourd’hui à Rome au sommet de la FAO (Food and Agriculture Organization), l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture.
Les chefs d'Etat et de gouvernement vont tenter de trouver des solutions aux émeutes alimentaires qui frappent cruellement les régions les plus pauvres du monde.
Ces grandes organisations mondiales ne coordonnent pas toujours leurs résolutions ce qui aboutit à des situations quelques fois étonnantes.
Un exemple ? L’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de garantir un « accès » au marché japonais, contraint depuis 1995 ce pays à importer chaque année environ 800 000 tonnes de riz, qu'il ne peut bien sûr pas réexporter.
Or le Japon à une production de riz excédentaire que le pays n’arrive déjà pas à exporter. Au final, le Japon conserve en stock 2 millions de tonnes de riz (chiffre d’octobre 2007), abrités dans des hangars réfrigérés qui coûtent ...145 millions de dollars par an.
Devant les émeutes alimentaires, le Japon propose évidemment de faire sortir tout ce riz, mais les américains rechignent, car les producteurs de riz américains profitent de la flambée des prix. D’autres pays rechignent aussi et craignent…une baisse des prix !
Chacun pense à soi et nous marchons sur la tête.
Cependant il existe une solution que nos ancêtres connaissaient bien: les cultures vivrières et l’autosuffisance alimentaire.
Les aides qui sortiront de ce sommet doivent en priorité être résevées aux investissements agricoles dans les pays les plus pauvres afin que l'autosuffisance alimentaire puisse être garantie par une augmentation de la production.
« Donne un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprend lui à pécher, tu le nourris pour toujours » dit le proverbe.
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L'état alimentaire mondial montre que seule la diversification des cultures vivrières peut permettre de faire vivre les populations dans le monde, pas la monoculture intensive tournée vers l'exportation.
Les cultures locales sont adapatées à l'environnement local, elles sont bon marché à acquérir, conserver, faire fructifier. Elles correspondent à des siècles si ce n'est des millénaires de traditions efficaces. Les cultures d'exportation servent au profit des grandes multinationales et entrainent une surutilisation des sols et à leur appauvrissement. Elles entraînent des changements alimentaires et culinaires pas nécessairement adaptés. Elles abaissent le prix des céréales au point d'absurdité que les petit producteurs locaux n'arrivent plus à vendre leur production personnelle plus élevée que celle des grandes compagnies. Les cultures intensives d'exportation entraînent des absurdités comme le cas du riz noté par Patrick Lozès, ou comme les amoncellements de viande dont la date de péremption arrive avant d'avoir pu la vendre pour la consommation.
Les cultures vivrières permettent d'éviter les gâchis qui sont trop répandus aujourd'hui.