La faim et les moyens

Publié le par mycr

Je reprends un article de Patrick Lozès daté du 3 juin dernier dans blog de la diversité de 20minutes.fr

Sommet de la FAO à Rome : le pragmatisme au menu?

Nicolas Sarkozy ainsi que de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement se rendent aujourd’hui à Rome au sommet de la FAO (Food and Agriculture Organization), l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture.

Les chefs d'Etat et de gouvernement vont tenter de trouver des solutions aux émeutes alimentaires qui frappent cruellement les régions les plus pauvres du monde.

Ces grandes organisations mondiales ne coordonnent pas toujours leurs résolutions ce qui aboutit à des situations quelques fois étonnantes.
Un exemple ? L’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de garantir un « accès » au marché japonais, contraint depuis 1995 ce pays à importer chaque année environ 800 000 tonnes de riz, qu'il ne peut bien sûr pas réexporter.

Or le Japon à une production de riz excédentaire que le pays n’arrive déjà pas à exporter. Au final, le Japon conserve en stock 2 millions de tonnes de riz (chiffre d’octobre 2007), abrités dans des hangars réfrigérés qui coûtent ...145 millions de dollars par an.

Devant les émeutes alimentaires, le Japon propose évidemment de faire sortir tout ce riz, mais les américains rechignent, car les producteurs de riz américains profitent de la flambée des prix. D’autres pays rechignent aussi et craignent…une baisse des prix !

Chacun pense à soi et nous marchons sur la tête.
Cependant il existe une solution que nos ancêtres connaissaient bien: les cultures vivrières et l’autosuffisance alimentaire.
Les aides qui sortiront de ce sommet doivent en priorité être résevées aux investissements agricoles dans les pays les plus pauvres afin que l'autosuffisance alimentaire puisse être garantie par une augmentation de la production.

« Donne un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprend lui à pécher, tu le nourris pour toujours » dit le proverbe.

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L'état alimentaire mondial montre que seule la diversification des cultures vivrières peut permettre de faire vivre les populations dans le monde, pas la monoculture intensive tournée vers l'exportation. 

Les cultures locales sont adapatées à l'environnement local, elles sont bon marché à acquérir, conserver, faire fructifier.  Elles correspondent à des siècles si ce n'est des millénaires de traditions efficaces.  Les cultures d'exportation servent au profit des grandes multinationales et entrainent une surutilisation des sols et à leur appauvrissement.  Elles entraînent des changements alimentaires et culinaires pas nécessairement adaptés.  Elles abaissent le prix des céréales au point d'absurdité que les petit producteurs locaux n'arrivent plus à vendre leur production personnelle plus élevée que celle des grandes compagnies.  Les cultures intensives d'exportation entraînent des absurdités comme le cas du riz noté par Patrick Lozès, ou comme les amoncellements de viande dont la date de péremption arrive avant d'avoir pu la vendre pour la consommation.

Les cultures vivrières permettent d'éviter les gâchis qui sont trop répandus aujourd'hui.


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J
De plus en plus d'experts internationaux et d'organismes se rendent compte de l'aberration de l'agriculture intensive et des dégâts causés par les abandons des cultures vivrières, dans les pays pauvres comme en Occident.
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M
<br /> La diversité de l'agriculture et la diversité des espèces sont des garants de survie.<br /> <br /> <br />
B
Ils ne se mettront pas d'accord, ils se moquent que des gens meurent de faim ! Il ne faut rien attendre de la FAO à ce niveau. Effectivement il faut revenir aux cultures vivrières et l'auto-suffisance alimentaire partout ... les pays les plus en difficultés iront dans ce sens pour certains pour éviter une révolte de la population mais pas forcément tous, et il faudrait que nous le fassions aussi. Bises
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S
Le proverbe dit vrai ! Il est la référence en la matière et il y a belle lurette qu'on le sait et que rien n'est fait en ce sens !<br /> Gâchis est un faible mot...
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